EURE : 15.02.2010, 07h42 | Mise à jour : 07h51
Les salariés de l'usine Philips de Dreux ont appris leur licenciement d'une manière plutôt cavalière. Par une simple lettre les informant de ne pas venir lundi matin au travail. L'usine est donc fermée. Néanmoins, le syndicat CGT, qui conteste la fermeture définitive annoncée ce week-end, a menacé dimanche de saisir la justice si l'accès au site était interdit aux salariés.
Invoquant la situation financière, la direction de Philips EGP a annoncé samedi, dans une lettre aux salariés, la suppression de 212 emplois avec la fermeture définitive de son usine, dont le personnel avait tenté d'assurer la gestion sous forme de coopérative ouvrière en janvier.
Un reclassement en Hongrie à 450 euros mensuels
Selon la CGT, un second courrier, dont l'AFP a eu copie, a été adressé aux salariés, leur proposant un reclassement... en Hongrie. «Philips propose aux salariés, des postes d'opérateurs à Szekesfehervar en Hongrie en CDI payés 450 euros par mois, sur douze mois, avec la condition de pratiquer la langue hongroise. C'est vraiment se moquer du monde», s'est indigné Manuel Georget.
Une assemblée générale a été convoquée lundi à 8 heures par le syndicat devant l'usine. La CGT a appelé les salariés à se rendre «normalement» à l'usine et certains étaient présent à l'entrée du site. Remontés contre la direction, ils jugent «inadmissible» cette fermeture. «La France qui se lève tôt est là», a lancé lundi matin un salarié qui s'insurge contre l'absence de la direction.
Alors que les syndicats ont pu pénétrer dans leurs locaux situés à proximité de l'entreprise, des vigiles interdisaient l'accès à l'usine «au moins jusqu'à demain matin», selon la CGT.
Un centre d'appel assurant 300 emplois
Le ministre de l'Industrie Christian Estrosi a souligné dimanche les efforts de revitalisation de Philips EGP, après la fermeture définitive de l'usine, qui sera remplacée notamment par un centre d'appels. 300 nouveaux emplois étant déjà assurés, selon lui. Le ministre «demande à Philips de prendre toutes ses responsabilités afin qu'aucun salarié ne soit laissé au bord du chemin» après cette fermeture.
Les entreprises comptant au total plus de 1.000 salariés qui lancent des plans sociaux sont soumises à une obligation légale dite de revitalisation, qui consiste en une aide à la création d'autant d'emplois que ceux détruits dans une région.
La fermeture programmée du site de Dreux avait été annoncée pour la première fois le 8 octobre dernier. L'entreprise spécialisée dans la fabrication de téléviseurs à écran plasma avait déjà supprimé 350 emplois en 2005 et 279 en 2008.
Leparisien.fr
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